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juin 24, 2025

Alain Wagner, entrepreneur engagé

Ingénieur de formation, Alain Wagner a déjà passé 26 ans au sein de LSC360. Aujourd’hui Administrateur Délégué, il incarne une vision profondément engagée de l’entrepreneuriat, mêlant innovation, durabilité et bien-être au travail. Portrait d’un acteur clé de la transition écologique.

Au fil de la conversation, Alain Wagner se révèle tout en nuances : entrepreneur, humaniste, technicien rigoureux et à l’écoute, il incarne un équilibre entre leadership et engagement. « Je crois qu’il faut savoir écouter, créer du lien, et surtout avancer », résume-t-il, le regard tourné vers l’avenir. Et c’est justement cette idée de mouvement – à la fois personnel, collectif et structurel – qui traverse son parcours.

 

Il commence sa carrière en 1999 chez Simon-Christiansen & Associés, tout juste diplômé en ingénierie de la construction à Aix-la-Chapelle. Ce qui n’était alors qu’un petit bureau d’études s’est progressivement transformé en un groupe d’envergure nationale. À mesure que l’entreprise se développe, Alain Wagner accompagne – voire anticipe – son évolution.

 

De l’ingénierie à la gouvernance : un engagement sur le long terme

 

« J’ai commencé en statique, j’étais ingénieur calculateur. Et puis je suis devenu associé, puis directeur de département, puis directeur général », énumère-t-il sans fierté déplacée. En 2020, il co-fonde l’entité Devolux, dédiée au pilotage de projets et à la direction de travaux. Trois ans plus tard, il participe à la fusion des différentes entités du groupe pour créer LSC360. Depuis novembre 2024, il codirige l’entreprise avec Carl-Taro Kleefisch et Myriam Hengesch. « On est trois à la tête. Trois personnalités différentes, avec des forces complémentaires. »

Cette stabilité professionnelle, loin d’être une routine, traduit au contraire un engagement fort.

« Être déjà resté 26 ans au même endroit, c’est un choix. C’est le signe d’un environnement où l’on peut se réinventer. »

 

L’écologie comme trajectoire évolutive

Si Alain Wagner se dit de la « vieille école », sa vision actuelle de l’entrepreneuriat est résolument moderne.

« À l’époque, l’environnement n’était pas un sujet. Mais aujourd’hui, avec les jeunes générations, avec mes propres enfants, j’ai pris conscience que ça ne pouvait plus être secondaire. »

Chez lui, cela se traduit par des gestes concrets : maison basse énergie, usage d’énergies renouvelables, mobilité douce. « Ce n’est pas un effet de mode, c’est un engagement personnel. »

Et chez LSC360, l’engagement est structurel : bilans carbone systématiques, économie circulaire, réemploi des matériaux, circuits courts pour limiter l’empreinte transport.

« On ne démolit plus, on déconstruit. On dresse des inventaires de matériaux, on planifie leur réutilisation. Ce n’est pas juste une bonne intention, c’est contractualisé. » Dans chaque projet, la durabilité est pensée en amont. « On intègre cette logique dès la conception. Ça fait partie de notre ADN. »

 

Responsabilité sociale : un levier de performance

Cette culture durable ne s’arrête pas aux bâtiments. Elle irrigue aussi la gestion humaine. « L’écologie, c’est aussi social. Un employé bien traité est plus engagé, plus performant. C’est du bon sens. » LSC360 adopte une politique RH ambitieuse : passage à un parc automobile 100 % électrique d’ici 2030, recyclage généralisé, formations continues, et une attention portée au bien-être mental et physique.

« On offre des séances de yoga, des massages, et même du coaching. Ce n’est pas si compliqué à mettre en place, et le retour est énorme. Les gens sont motivés, et ça se voit. Même nos clients nous le disent. »

L’entreprise valorise également la liberté et l’initiative : club de football performant, participation à des courses caritatives, événements internes et arbre de Noël solidaire. « On encourage aussi le bénévolat. Nos collaborateurs peuvent consacrer du temps de travail à des associations. »

La formation est un autre pilier central. « Nous sommes aussi un centre de formation certifié. Nos collaborateurs peuvent se former librement, même ceux de l’extérieur viennent chez nous. » Une nouvelle formation obligatoire sur la gestion des priorités sera bientôt instaurée. « Beaucoup se sentent dépassés non pas par la charge, mais par le manque de hiérarchisation des tâches. On veut leur donner les bons outils. »

 

Le Luxembourg et l’Europe, avancer ensemble

Quand on l’interroge sur la position du Luxembourg dans la transition écologique, Alain Wagner reste mesuré mais optimiste. « Je crois qu’on est dans une bonne moyenne. Le gouvernement est réactif, les directives européennes sont souvent bien appliquées. Mais il reste beaucoup à faire, comme partout. »

Il insiste sur la dimension collective du défi.

« Ce n’est pas une entreprise, un pays ou un gouvernement. C’est chacun, à tous les niveaux. De l’individu au politique. Si on ne tire pas dans le même sens, on n’y arrivera pas. »

Dans ses échanges avec les clients, il constate un changement de paradigme. « Même ceux qui construisent des halls logistiques viennent avec des exigences environnementales, car leurs propres clients les y poussent. » Le consommateur final, même celui qui achète une paire de chaussures en ligne, influence la chaîne.

« Aujourd’hui, plus personne ne peut réfléchir à court terme. L’économie et l’écologie ne sont plus opposées, elles avancent ensemble. »

 

Article paru dans Infogreen, écrit par Sébastien Yernaux

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